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"Quand quuelqu'un bouge, les immobiles disent qu'il fuit"

11 avril 2010

Je suis quelqu'un de commun

X :

J'ai toujours été quelqu'un de commun.

Je veux dire par là que je n'ai jamais excellé nul part, je n'ai jamais été meilleur que les autres, je n'ai jamais réussi à me révéler comme étant faite pour quelque chose.

Je n'ai pas de vocation tu vois, je n'ai pas de spécialité je n'ai aucune touche singulière je suis quelqu'un de très commun.

L'autre jour je marchais dans la rue et puis je regardais autour de moi je regardais les gens.

Je ne regardais pas les magasins les bâtiments ou la couleur de la ville non, je regardais les gens.

J'ai toujours été envieuse je me disais que leur vie devait être mieux que la mienne je les trouvais dense tu vois j'avais l'impression qu'ils pleins remplis épais que leur histoire débordait d'eux.

Une fois sur deux, disons à peu près tous les 4-5 mètres je regardais mon reflet dans une vitrine je regardais mon reflet dans une vitrine sur deux.

Je le trouvais fade mon reflet était fade insipide sans conséquence.

 

Elle réfléchit.

 

Je me disais que je ne devais pas renvoyer grand chose que les gens qui me voyaient ne devaient rien se dire ce n'est pas qu'ils ne me voyaient pas non c'est que ça ne leur faisaient rien, ni répulsion ni fascination ni envie ni attraction pas de dégout pas de pitié ou d'admiration ça ne leur faisaient rien.

 

Silence

 

Est ce que moi ça me fait quelque chose quand je me vois? Je ne sais pas très bien. Je ne crois pas non, enfin je veux dire je n'ai pas une haine profonde pour moi même je ne me déteste pas mais de là à m'aimer...

Il y a une différence.

Je ne suis pas suicidaire je ne suis pas une adolescente en danger je ne suis pas déprimée.

Ma sœur était déprimée, elle était souvent déprimée, elle sentait que quelque chose quelque part l'attirait enfin qu'elle devait être ailleurs, ce sentiment de ne pas être à sa place la perturbait beaucoup elle ne faisait pas ce qui lui plaisait.

Tu vois rien que ça, le fait d'être attiré vers un ailleurs, sentir que tu n'es pas là que tu n'es pas présent à l'endroit où tu te trouve ça veut bien dire que tu es quelqu'un parce que tu sens qu'ailleurs tu serais mieux.

Tu sais que tu peux exister paisiblement ailleurs.

Regarde un peu comment je suis c'est terrible comment je suis ce n'est pas bien ce n'est pas comme ça qu'il faut être.

Ma sœur elle était bien mais pas au bon endroit.

 

Y:

Tu dis n'importe quoi ça n'a pas de sens.

Tu as cet qualité très emmerdante de parler pour ne rien dire.

X:

Je ne te demande pas de m'écouter.

Si je suis comme la télévision ça ne me dérange pas je peux faire un bruit de fond.

Comme ça toi tu peux continuer de faire ce que tu as à faire et moi je peux parler quand tu en a marre où que tu te déconcentre de ce que tu fais tu peux écouter un peu.

Un temps.

Sébastien la regarde.

 

Tu sais je me demande parfois pourquoi est ce qu'on est ami ce n'est peut être pas un hasard enfin je suppose qu'on à des choses à partager des centres d'intérêts communs qu'on se ressemble sur tel ou tel point.

Je ne me souviens plus très bien de la première fois qu'on s'est vu, comment est ce qu'on à été amenés à se revoir et  pourquoi est ce qu'on continue de se côtoyer.

Je suis un peu fade comme fille je suis un peu fade oui.

Toi t'es pas comme ça tu ne t'intéresses pas à des filles comme ça des filles fades comme moi.

T'es un beau mec t'es un mec assez incroyable en fait, t'es surprenant et souvent surpris, c'est beau ça non?

Savoir être surpris ému, tout ça c'est beau. C'est très beau et ça te va tellement bien

 

 

 

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2 mars 2010

La nuit je pense

Je réfléchis bien parce que je ne veux pas faire de conclusions trop hâtives.

Enfin ce que je veux dire c'est que j'essaye de réfléchir intelligemment.

A la manière des scientifiques je construit un schéma causes conséquences et je fais en sorte de n'émettre aucunes suppositions.

Parfois je me laisse aller à l'hypothèse parce que ça m'aide à me lancer, ceci dit il faut que je fasse extrêmement attention parce que si je fais trop de suppositions mon imagination s'emballe.

Elle m'emmène n'importe où.

Je me concentre de nouveau.

Est ce que c'est un bruit de pas?

Le lapin est peut être sorti de sa cage, il fait ça des fois.

J'écoute, je tend l'oreille, je tire le cou, j'ai le haut de la colonne qui craque.

Quelqu'un respire derrière ma porte je crois, quelqu'un écoute.

Je me connecte.

Je fais ce qu'il ne faut pas faire, ce qu'il faut éviter de faire si on ne veut pas se rendre fou.

Au point où j'en suis remarque ça m'est tout à fait égal de devenir folle.

J'allume pas la lumière, ca serait une vrai connerie, ça te dilate la pupille en moins de deux en plus c'est risqué. Quand t'allumes la lumière tu vois des tâches noires sur le mur et tu te rend compte que la pièce est vide, tu te sens un peu comme un con tout seul dans ton lit, au milieu de la pièce dans un silence assourdissant.

Le noir à l'avantage de réduire le nombre d'informations.

L'autre jour tu m'as demandé pourquoi je ne dormais pas, tu m'as demandé à quoi je pensais.

Je ne pense à rien! Je ne pense à rien du tout!

Je pense à la mort de mon grand père, à ma première fois, à mon C.V. qu'il faut que je mette à jour, au bouquin que je suis en train de lire, aux soldes, au président du Mozambique, à mon labo photo que j'aimerais faire vivre, au talent, à l'ambition, au travail, à la motivation, à la vocation, à ce qui peut être inné à ce qui est sans doute acquis, à mes rêves de gamines, à mon imagination fantasmagorique, au premier cul que j'ai maté, à la sueur des boîtes de nuit, au prix de l'alcool, à l'envie de fumer, la nécessité d'arrêter.

Tu vois. Je pense à rien. Rien de très intéressant.

Enfin merde quoi il y a d'autre moment pour penser à tout ce bordel.

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"Quand quuelqu'un bouge, les immobiles disent qu'il fuit"
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